La transition numérique des achats publics est en marche, mais elle se heurte à de nombreuses complexités, notamment en matière de critères d’évaluation. Si le critère écologique a pris de l’ampleur ces dernières années, le critère numérique reste un véritable casse-tête pour les acheteurs publics en 2024.
Un critère numérique indispensable mais complexe
Dans un contexte où la digitalisation des services publics est une priorité nationale, le critère numérique est devenu incontournable dans les processus d’achat. Cependant, définir et évaluer ce critère s’avère souvent complexe. Plusieurs aspects doivent être pris en compte :
Interopérabilité des systèmes : Les solutions numériques doivent s’intégrer aux infrastructures existantes, ce qui nécessite une analyse approfondie.
Protection des données : Avec le RGPD et les préoccupations croissantes en matière de cybersécurité, les exigences en matière de gestion des données sont particulièrement élevées.
Impact environnemental des technologies : Alors que le critère écologique est omniprésent, les achats numériques doivent également tenir compte de la consommation énergétique des systèmes.
Des appels d’offres de plus en plus complexes
Les appels d’offres incluant un critère numérique nécessitent une expertise technique pointue. Les acheteurs publics doivent jongler entre des exigences très diverses :
Choisir des technologies innovantes tout en s’assurant qu’elles sont éprouvées et stables sur le long terme.
Favoriser les solutions locales, tout en respectant les impératifs européens de libre concurrence.
S’assurer que les solutions numériques sont accessibles aux utilisateurs en situation de handicap, conformément à la législation sur l’accessibilité numérique.
Le manque de standards clairs complique davantage la tâche des acheteurs. Par exemple, comment comparer des offres qui proposent des solutions cloud avec celles qui mettent en avant des infrastructures locales ? L’absence de référentiels unifiés pour évaluer ces technologies laisse souvent place à l’incertitude.
Des enjeux financiers et politiques
Au-delà des critères techniques, l’enjeu du critère numérique dans les achats publics est également financier. Les solutions numériques peuvent représenter un investissement important, mais elles permettent aussi des économies à long terme grâce à une gestion plus efficace et automatisée des services.
Cependant, le coût immédiat et l’incertitude technologique poussent parfois les décideurs à privilégier des solutions moins risquées. « Il est difficile de justifier une dépense importante pour une technologie qui pourrait être obsolète dans cinq ans, » souligne un expert en achats publics.
Quelle évolution pour 2024 ?
En 2024, les institutions publiques doivent encore s’adapter à ces nouvelles exigences. Certaines collectivités ont déjà intégré des équipes dédiées à l’évaluation des technologies numériques dans leurs appels d’offres, mais cette pratique reste minoritaire.
Il est probable que dans les années à venir, des standards nationaux et européens plus précis verront le jour pour simplifier la prise en compte du critère numérique. En attendant, les acheteurs publics devront continuer à faire preuve de pragmatisme et à collaborer étroitement avec les experts du secteur.
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